Guide complet pour rénover sa maison 

Réussir la rénovation énergétique de son logement 

Par l'équipe Renov'Actions42

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Se lancer dans la rénovation d’une maison n’est pas anodin. Nous avons conçu ce guide pour vous aider à améliorer votre résidence principale.

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Qu’il s’agisse d’une acquisition récente ou de la maison de famille habitée depuis plusieurs années, une attention constante est à porter à l’état du logement que l’on occupe. Conserver ou augmenter le prix de revente de son patrimoine immobilier, préserver ou développer le confort qu’il procure sont autant de raisons justifiant des dépenses de rénovation pouvant aller de l’entretien à la modernisation totale de la maison. 

Ces transformations ne sont pas à prendre à la légère, tant dans leur planification que dans leur réalisation. Rénover sa maison et réussir sa rénovation énergétique, c’est avant tout établir un plan d’action efficace, et disposer des moyens de le mener à bien, qui incluent le financement bien entendu, mais également les connaissances suffisantes à la concrétisation des travaux ou quant aux possibilités d’obtenir de l’aide d’un professionnel. 

Comment réaliser efficacement la rénovation de sa maison tout en améliorant sa performance énergétique : c’est parti ! 

 

 

Sommaire

I- Pourquoi rénover son logement ?

Tout d’abord et si la question vous taraude, voyons pourquoi procéder à une rénovation de votre maison est une bonne idée. Après tout, il vous sera nécessaire de trouver des fonds et d’intégrer à votre budget des dépenses de plusieurs milliers d’euros, alors que votre logement est peut-être habitable en l’état. En réalité, toute réflexion logique à ce sujet conduit à une conclusion unique : rénover son bien immobilier permet, à terme et sans oublier d’inclure la partie rénovation énergétique, de gagner de l’argent. Et d’autres avantages sont procurés au passage, que nous allons détailler ici. 


Réduire les factures d’énergie


Il s’agit donc du premier avantage procuré par une rénovation incluant des travaux d’isolation, de modernisation des menuiseries ou du système de chauffe. Un gain financier bien concret, qui contrebalance progressivement et dès l’achèvement des travaux, l’investissement effectué. L’inflation continue du prix du gaz, de l’électricité et du bois, rend ce type de travaux de plus en plus pertinent pour réaliser des économies sur le long terme et ce, quel que soit le mode de chauffage utilisé. 


On estime que l’économie peut atteindre jusqu’à 30% de la facture énergétique habituelle d’un logement déjà viable et habité, en fonction du gain structurel effectif sur l’isolation thermique et de la réduction de la consommation liée à la modernisation des équipements. De fait et lorsqu’une rénovation est envisagée, il est utile de considérer que pour l’ensemble des composantes à modifier, une préoccupation d’isolation thermique peut être inclue lors du choix des matériaux et ce, même si le but initialement visé est essentiellement esthétique.


En allant plus loin, il est possible de réaliser une rénovation BBC (pour bâtiment basse consommation) et de bénéficier du label Haute Performance Energétique (HPE) en insistant plus lourdement sur l’amélioration de la performance énergétique de la maison. Si les exigences sont relativement importantes, c’est une garantie pour mieux se positionner sur le marché immobilier, en sus du confort accru gagné au sein du logement. Deux niveaux de label sont accessibles : 


  • Le label « HPE Rénovation 2009 » (Haute Performance Energétique) pour les logements qui consomment au maximum 150 kWh/m²/an. 

  • Le Label « Bâtiment basse consommation énergétique rénovation, BBC 2009 » pour les logements ayant une consommation d’énergie primaire de moins de 80 kWh/m²/an (modulée selon la zone climatique et l’altitude).

Pour obtenir le label HPE, il vous faudra contacter en amont l’un des trois certificateurs agréés par le comité français d’accréditation COFRAC en accord avec l’État : Promotelec, Cerqual, ou Cequami. Attention, la démarche est payante. 


Gagner en confort


L’idée du confort regroupe ici plusieurs finalités. Le confort thermique en premier lieu, lié à l’isolation dont nous parlions et qui sera optimisé par une préservation de la chaleur dans le logement et sa meilleure répartition, pour un ressenti de chaleur plus homogène. L’acoustique également, peut être améliorée en vue de permettre aux différents occupants de la maison de vaquer à leurs occupations sans se sentir gênés par celles des autres – ou par les voisins si la maison est mitoyenne. De la même manière que précédemment, une attention particulière sera à porter aux matériaux muraux utilisés et à la qualité des menuiseries si celles-ci sont remplacées.  


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Une rénovation apporte par ailleurs un gain de confort esthétique et d’usage, par la rénovation des composantes intérieures du bien : le remplacement d’un sol abîmé, le rafraichissement des peintures et autres revêtements muraux ou la modernisation de pièces maîtresses comme la cuisine ou la salle de bain. Il peut également être question d’adapter le logement aux occupants souhaitant gagner en confort de mobilité ou en sécurité au quotidien, qu’il s’agisse de personnes à mobilité réduite ou de personnes âgées désireuses de sécuriser leurs mouvements par exemple. 


Moderniser sa maison

Cette thématique de la modernisation concerne tous les propriétaires de longue durée d’un bien immobilier. Les besoins, attentes et goûts évoluent au fil des années, et adapter sa maison à l’évolution des mœurs et des techniques est un objectif en soi. 


Dès lors, développer les volumes par l’abattement de cloisons, ouvrir la cuisine sur le séjour, créer une suite parentale sont autant d’idées qui pourront rendre l’occupation du bien plus agréable – selon les critères les plus en vogue actuellement. L’installation d’une cuisine plus moderne et fonctionnelle ou d’une douche à l’italienne dans la salle de bain constitueront également des éléments de confort certains !


Côté structure, de nouveaux matériaux ou techniques peuvent intervenir en remplacement d’autres obsolètes, et améliorer l’isolation, l’esthétique ou le confort d’occupation de la maison. Citons par exemple l’installation d’un bardage par l’extérieur, en bois ou en matériaux composites, qui offre l’opportunité de créer une isolation complémentaire tout en modernisant l’aspect extérieur de la maison, sans intervention lourde sur son bâti. 


Valoriser son bien immobilier


Bien entendu, apporter diverses améliorations a un impact sur la valeur vénale de la maison. Au-delà de simplement faire payer la facture de la rénovation par le futur propriétaire en cas de revente, il s’agit surtout de rendre la maison plus désirable et recherchée sur le marché immobilier. Le gain de valeur peut ainsi être démultiplié par la loi de l’offre et de la demande : les acquéreurs potentiels pourront être prêts à débourser une plus grosse somme pour bénéficier d’un bien déjà rénové, moderne et fonctionnel.


Une rénovation peut enfin inclure une extension de la surface habitable, et le gain de valeur est alors automatique. Sans parler d’empiéter sur le terrain, il peut s’agir d’aménager les combles ou de surélever tout ou partie de la toiture. Point d’attention si vous l’envisagez : veillez à solliciter les autorisations adéquates (nous y reviendrons) et à déclarer le gain de superficie, ce qui vous coûtera ensuite plus cher en termes de taxe foncière, mais à défaut de quoi vous aurez des comptes à rendre à la revente, le bien ne correspondant plus aux caractéristiques indiquées sur l’acte notarié.

 

II- Analyser l’état de sa maison


Maintenant que vous êtes décidé à rénover votre maison, il convient de ne pas vous lancer dans divers travaux sans établir au préalable une stratégie complète et s’appuyant sur des éléments concrets. 


Déterminer le niveau de performance énergétique du logement


C’est une base importante aujourd’hui, car elle influe sur le confort thermique ressenti dans le logement, son attractivité à la revente et bien sûr, sur les factures à régler chaque mois. La loi oblige à fournir un niveau d’information élevé à un potentiel acquéreur, grâce à un outil connu et utile : le diagnostic de performance énergétique (DPE). 


La réalisation de ce diagnostic, qui gagne en étendue et en précision au fil des lois successives, est vivement conseillée avant de procéder à une rénovation car il déterminera le niveau d’intervention structurel à mener en vue de parvenir à une isolation performante. 


Définir ses attendus en matière de confort


Votre définition du confort diffèrera de celle de votre voisin, c’est un fait et c’est tant mieux car la diversité fait la richesse du monde. Cela signifie cependant que vous ne pourrez pas baser votre rénovation sur le modèle de n’importe quelle autre chantier dont vous connaîtrez les tenants et aboutissants. Rendre votre maison confortable pour vous nécessitera donc une vraie réflexion sur les éléments auxquels vous attachez de l’importance. 


Diverses questions peuvent alors guider votre plan d’action : 

  • Avez-vous besoin d’une baignoire ?
  • Souhaitez-vous installer une douche à l’italienne ou plutôt une cabine surélevée ? 
  • Voulez-vous une cuisine ouverte ou fermée ?
  • Désirez-vous une suite parentale ? 
  • Le niveau de luminosité dans chaque pièce, avant travaux, est-il suffisant ? 
  • Vous sentez-vous en sécurité dans la maison ? 
  • Les installations de fluides vous inspirent-elles confiance ? 
  • Quelles sont les modifications à apporter pour que la maison soit esthétiquement à votre goût ? 

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, et nous vous conseillons de consacrer un vrai temps à cette réflexion. Il vous faudra par ailleurs vérifier que pour chaque décision prise entraînant un changement, la réalisation concrète est possible au sein de la maison. 


Réaliser d’autres études ou diagnostics si nécessaire


En complément du DPE et si le bien est possédé depuis longtemps, certains diagnostics aujourd’hui obligatoire n’ont peut-être jamais été réalisés : en cas de présence d’amiante notamment, il sera alors utile de la faire extraire du bien à l’occasion de la rénovation. La présence de plomb, de mérule ou de termites peuvent par ailleurs donner lieu à certains traitements.


Dans tous les cas, une évaluation thermique sera pertinente, puisqu’il s’agit d’un bien suffisamment ancien pour faire l’objet d’une rénovation : les normes évoluent très régulièrement, à l’instar des technologies et techniques d’isolation. Un logement de plus de 10 ans peut donc tout à fait être modernisé. Vous pouvez en ce sens faire appel à un professionnel du bâtiment proposant ce type d’évaluation thermique, et vous faire accompagner gratuitement par les conseillers du dispositif Rénov’actions 42, service public mis en place par les collectivités de la Loire, les professionnels du bâtiment et les structures bancaires, en vue de faciliter la démarche des propriétaires souhaitant rénover leur bien. 


Les conseillers Rénov’action42 pourront vous assister (totalement gratuitement) dans votre parcours en 4 points : 


  • Apporter un conseil, pour déterminer ce qui correspondra le mieux à vos attentes et besoins ;
  • Réaliser un diagnostic, pour lister ce qui permettra de faire tendre l’existant vers votre idéal et définir un programme de travaux ;
  • Vous aider à monter votre financement, personnel et via les dispositifs d’aide publique ou privée ;
  • Vous mettre en relation avec les bonnes entreprises locales. 

 

III- Rénover, dans le bon ordre


Voici venu le moment de penser à la concrétisation de vos projets. Attention à procéder dans un ordre cohérent et, en parallèle, à missionner les éventuels artisans qui vous assisteront, au bon moment ! 

Mans hand holding hammer in front of a house indicating home improvement and maintenance.

La rénovation d’une habitation passera ainsi, dans l’ordre, par ces différents points, dans la mesure où ils sont concernés :

  1. Démolition de l’existant gênant,
  2. Isolation et cloisonnement,
  3. Ventilation,
  4. Électricité, chauffage & plomberie,
  5. Remplacement des fenêtres et des huisseries,
  6. Peinture plafond et des murs,
  7. Pose des revêtements de sol,
  8. Installation des éléments sanitaires et de la cuisine.

 

IV- Vaut-il mieux trouver des artisans ou faire les travaux soi-même ?


Avant de passer à la phase de réalisation des travaux, il vous faudra encore déterminer quelles parties sont à laisser à des professionnels, et lesquelles peuvent être menées à bien grâce à vos seules compétences. Les deux possibilités comportent des avantages comme des inconvénients, mais pour certains domaines d’intervention, agir par vous-même peut s’avérer risqué. 


Les travaux à confier à des professionnels 


De manière générale, considérez que tout ce qui touche à l’enveloppe du bâtiment et à son isolation devrait être réalisé par des entreprises, ne serait-ce que pour des questions d’assurance. En effet, un défaut d’étanchéité de toiture entraîne fréquemment des dégâts coûteux ; une fenêtre mal installée peut présenter un défaut de sécurité propice à un cambriolage ; une fissure dans un mur peut nécessiter de grosses réparations, etc. 

Lorsqu’un problème survient, votre assureur vous demandera à coup sûr la facture de réalisation des travaux, qui concerne l’élément défaillant. En cas de réalisation personnelle, l’assurance pourra se dégager de toute indemnisation, au motif d’un possible défaut de conception. 


Considérez par ailleurs que tous les travaux demandant une intervention en hauteur nécessitent un équipement de sécurité particulier et la prise de précautions relevant de véritables compétences. Pour la réfection de la toiture, repeindre une façade haute et même déboucher les gouttières, laissez faire les professionnels ! 


Enfin, réaliser une installation électrique nécessite un savoir-faire particulier, afin d’assurer la sécurité de l’installateur et la conformité finale de l’installation. Là encore, un incendie ultérieur pourrait vous coûter très cher si vous n’êtes pas en mesure de présenter à l’assurance la facture d’un professionnel assumant la responsabilité des travaux et donc, du sinistre. Le principe est le même pour la plomberie et dans les deux cas, assurez-vous en parallèle d’être au fait des normes en vigueur si vous décidez d’agir seul. 

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Ce qu’il est assez simple de réaliser soi-même


A contrario et si votre forme physique vous le permet, divers travaux ou aménagements peuvent être à votre portée. Par exemple : 


  • La peinture, dont la technique est appréhendable rapidement et qui demandera juste d’apporter un soin particulier à sa réalisation ;
  • La création de cloisons intérieures en plâtre, surtout si elles ne nécessitent pas de passage de câbles électriques en leur sein, ou d’une partie du réseau de plomberie ;
  • La pose de sol, qui peut s’avérer très simple et rapide si vous optez pour du vinyle, abordable avec du parquet stratifié et qui demandera davantage d’efforts avec du carrelage. 

Attention, devenir son propre architecte et son maître d’œuvre ne s’improvise pas : sauf si vous disposez de compétences avérées, prenez l’habitude de consulter les tutoriels présents sur Internet avant la réalisation d’une tâche. Les process et techniques transmis pourront vous éviter les conséquences désagréables d’un défaut et, au pire, de recommencer un travail mal réalisé. 


Avantages et inconvénients du « do it yourself » 


Réaliser des travaux par soi-même est une contrainte dont le choix s’explique par certains avantages, mais qui présente aussi des limites : tentons de les décrypter. 


Pour ce qui est des avantages :


  • Un gain financier facilement explicable par l’absence de facturation d’heures de main-d’œuvre, qui représentent le plus souvent 30 à 50% du montant de la facture d’un professionnel du bâtiment. 

  • La certitude de la teneur des travaux réalisés, et de l’absence de manquements ou de vices cachés. En connaissant bien votre maison, son bâti et ses équipements, vous êtes par ailleurs plus à même d’intervenir par vous-même et rapidement en cas de souci. 

  • La possibilité de gérer les travaux à votre guise, en disposant de davantage de temps. Si vous habitez la maison le temps de sa rénovation par exemple, il vous sera bien plus agréable de découper les travaux en vue de garder intacts certains espaces à tour de rôle et donc, d’accroître votre confort. 

  • La préservation de votre espace, en évitant l’accueil d’inconnus chez vous. Pour certaines personnes, cela peut engendrer un inconfort important. 

Les inconvénients :


  • Un temps de réalisation accru, car vous serez normalement moins rapide et efficace qu’un professionnel agissant par ailleurs possiblement en équipe. 

  • La privation de certaines aides financières dispensées par l’Etat, les entreprises fournisseuses d’énergie ou les banques. Crédits d’impôt, Ma Prime Rénov’, certificats d’économies d’énergie et autres dispositifs sont en effet accessibles pour la plupart en faisant appel à un artisan labellisé RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Réduire la facture ou étaler le coût de la rénovation peuvent s’avérer de précieux atouts si votre budget est limité et dans tous les cas, il serait dommage de s’en priver. 

  • La nécessité de vous équiper, d’outils pouvant représenter un budget important voire très onéreux, et que vous pourriez finalement n’utiliser qu’une fois. En y ajoutant le coût des fournitures, du temps passé et de l’absence d’aides financières, un calcul est à réaliser pour vérifier que les travaux coûtent réellement moins cher que s’ils étaient pris en charge par un artisan. 

  • Une difficulté à faire valoir vos droits auprès de votre assurance en cas de sinistre ultérieur aux travaux. Nous l’évoquions déjà plus haut, et il vous faudra alors prouver que le matériel utilisé ainsi que la pose, étaient conformes aux attendus légaux. 

Précisons enfin que sans parler de mettre vous-même la main à la pâte, vous pourriez songer à engager un ouvrier de manière informelle. Sachez alors que la démarche est risquée : en cas d’incident sur votre chantier, il pourrait légalement se retourner contre vous pour réclamer réparation. 


Comment trouver des artisans certifiés ?  


Si vous estimez que le risque n’en vaut pas la chandelle, vous allez certainement choisir de vous mettre en quête d’une ou plusieurs entreprises susceptibles de réaliser vos travaux. Le premier bon réflexe est alors de solliciter plusieurs devis, mais pas trop non plus : le temps perdu est pénalisant et 3 devis suffiront amplement à comparer les tarifs et prestations. 


Prêtez ensuite attention aux dates et délais de réalisation annoncés et insistez pour vérifier qu’ils sont bien fixes et non une simple estimation. Si vous faites intervenir plusieurs entreprises dans un ordre précis, un manquement de l’une d’elles impactera les autres et votre chantier pourrait vite se transformer en désordre. Imaginez le peintre désirant intervenir alors que l’électricien n’a pas achevé ses travaux… 


Dernier réflexe devenu indispensable : sélectionnez des artisans labellisés RGE, qui pourront vous faire bénéficier des dispositifs d’aides et d’une TVA à taux réduit. C’est également l’assurance de faire appel à des professionnels régulièrement contrôlés : leur solidité financière, la qualité de leurs prestations et leur courtoisie professionnelle sont donc normalement irréprochables. 


Pour trouver les bonnes adresses, n’hésitez pas à vous faire assister des conseillers de Rénov’action42, que nous avons déjà évoqués. Leur mission est d’accompagner les particuliers dans leurs projets de rénovation et ce, de manière totalement gratuite. Les conseillers connaissent bien les artisans de la région et peuvent même suivre vos travaux jusqu’à leur achèvement. Ils seront d’un précieux secours, en cas de litige notamment !

>> [GUIDE] Rénover son habitation : comment définir, mettre en oeuvre et financer son projet ? <<

 

V- Satisfaire aux obligations légales

Rénover une habitation peut enfin nécessiter de rester attentif aux diverses obligations collectives qui vous incombent, et de solliciter l’obtention d’autorisations si nécessaire. 

Respecter le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de sa commune

Il s’agit d’un document regroupant les règles d’urbanisme applicables à votre commune et susceptibles d’imposer des normes spécifiques en matière de construction et de rénovation. Vous y trouverez par exemple les données de constructibilité de votre terrain, les risques naturels à prendre en compte, les éventuelles servitudes vous impactant, etc. Il est aussi question des proportions et même de l’aspect des constructions autorisées. Il vous faudra ainsi effectuer une déclaration pour des changements parfois mineurs, tel le changement de couleur des menuiseries. 

Le non-respect du PLU peut être synonyme de sanctions pouvant être lourdes, ayez donc le bon réflexe de contacter votre mairie avant les travaux.  


Si vous habitez dans une zone protégée


Votre maison est bâtie près d’un monument historique, d’un secteur sauvegardé ou bien dans une Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager : il vous est alors imposé, avant tous travaux de transformation de votre habitation, de consulter un Architecte des Bâtiments de France. 

Ce dernier est susceptible de vous refuser le projet s’il estime qu’il dénature le style du secteur, et pourra a minima vous imposer certaines couleurs ou des matériaux précis. Si vous envisagez de toucher à votre toiture ou à l’aspect de votre façade, nous vous conseillons de vous rapprocher du service urbanisme de votre mairie, afin de vérifier quelles sont les contraintes qui vous incombent. 


Demander un permis de construire


Délivré par la mairie après instruction (avec un délai de 2 à 3 mois), le permis de construire s’impose si vous intervenez sur la structure ou la façade de votre maison et si vous créez une surface de plancher ou d'emprise au sol supplémentaire de plus de 20m² (ou 40 m² pour les communes disposant d'un POS (plan d’occupation des sols). 


Dès lors que vous dépassez ces limites, le permis de construire devient obligatoire pour : 


  • Réaliser une surélévation ou une extension sur une construction existante : garage, bureau de jardin ou toute autre dépendance ;
  • Modifier l’aspect extérieur d’une construction protégée ou située dans un secteur protégé ;
  • Transformer un local commercial en habitation et donc changer la destination du local ;
  • Créer une mezzanine ou aménager vos combles.

Pour effectuer votre demande, vous pouvez remplir le formulaire Cerfa correspondant avant de le déposer en mairie. 


Effectuer une déclaration préalable de travaux


Procédure plus simple et rapide que la demande d’un permis de construire, la déclaration préalable de travaux vise à nouveau à vérifier que votre projet respecte les règles d’urbanisme locales. Dans le cadre de la rénovation d’une maison, elle sera indispensable si vous envisagez de : 


  • Remplacer vos menuiseries ou de créer une nouvelle ouverture ;
  • Ravaler votre façade dans une zone protégée ;
  • Changer vos volets ;
  • Refaire ou modifier votre toiture. 

La démarche est simple, aussi le plus vaut ici le mieux : n’hésitez pas à contacter votre mairie et à effectuer une déclaration au moindre doute, cela constituera une protection dont le défaut pourrait vous valoir une amende. 

 

VI- 4 erreurs à éviter

En tant que propriétaire de votre habitation, vous restez le principal acteur de votre rénovation, que vous fassiez appel à des sociétés du bâtiment ou non. Zoomons sur 4 erreurs qui peuvent nuire à l’efficacité de vos travaux et à l’adéquation du résultat final avec vos attentes.  

1- Ne pas s’assurer les services d’un architecte


Si votre habitation est très ancienne notamment, vous adjoindre les services d’un architecte semble presque indispensable. Les normes et matériaux de l’époque de sa construction peuvent vous sembler parfaitement étranger et en cas de transformation majeure, des calculs de charge peuvent par exemple s’avérer nécessaires. 


Car le rôle de l’architecte ne se limite pas à vous aider à obtenir un permis de construire ! Il participera au diagnostic initial de l’état de votre maison, pourra vous conseiller sur les meilleures solutions pour atteindre vos objectifs et, surtout, vous indiquer comment les mettre en œuvre en toute sécurité et au meilleur prix. Il est par ailleurs à même de coordonner les travaux au besoin. 


Si l’intervention d’un architecte a un coût (comptez 8 à 10% du montant global des travaux), elle reste un gage de tranquillité d’esprit et de gain de temps. 


2- Sous-estimer le budget


Il n’est pas évident, au démarrage d’une rénovation, de chiffrer tous les postes de manière précise : la quantité de fournitures reste incertaine, leurs prix peuvent varier dans le temps et des surprises peuvent être découvertes, qui entraînent un coût complémentaire. Le risque est de devoir stopper les travaux avant leur achèvement, faute de fonds pour payer les artisans ou acheter les fournitures. 

Sous estimer son budget renov action

L’idéal est de chiffrer globalement la rénovation en prévoyant une marge d’erreur confortable et qui reste finançable. Penchez-vous dès le départ sur les aides auxquelles vous pouvez prétendre, qui auront un impact certain sur le budget de chaque poste concerné. Des solutions sont également accessibles pour faciliter le financement, comme le prêt à taux zéro ou le programme Action Cœur de Ville

Pour compléter en cas de besoin, pensez aux crédits à la consommation, utiles pour palier un besoin ponctuel – après vous être assuré que son remboursement ne vous mettra pas dans une situation financière délicate. 


3- Ne pas tenir compte de la ventilation


Rénover une maison ancienne signifie parfois (selon son époque) que le système de ventilation est inexistant ou presque : la ventilation était plutôt assurée par des défauts d’étanchéité autrefois acceptables, mais devenus rédhibitoires au vu du coût de l’énergie aujourd’hui. Maintenir une bonne aération reste cependant primordial pour préserver la bonne santé des occupants de la maison : lorsque vous optimiserez l’isolation du logement, il vous faudra concevoir un nouveau système de ventilation. 


L’idéal est d’opter pour une ventilation mécanique contrôlée (VMC), même si l’installation des gaines peut s’avérer encombrante. A défaut, des extracteurs individuels positionnés dans chaque pièce humide, peuvent former un bon compromis. N’oubliez pas enfin, de veiller à ce que les menuiseries soient munies de grilles d’aération. 


4- Rénover (seulement) selon ses goûts


Le principe devant avant tout guider une rénovation, est l’adaptation au mode de vie des occupants de la maison. Vous pouvez découvrir chez d’autres personnes ou dans les magazines, de superbes réalisations : elles n’auront pas leur place chez vous si vos attentes diffèrent de leur praticité. Par exemple, une magnifique cuisine ouverte ne sera pas de mise si vous êtes sensible aux odeurs de cuisine. Une magnifique cuisine ne sera d’ailleurs qu’une perte financière, si vous n’aimez pas cuisiner. Ne visez pas la réalisation d’une belle page de catalogue, mais plutôt une maison à vivre selon votre personnalité. 


Construisez ainsi votre projet autour d’une réflexion sur vos besoins quotidiens : comment vous déplacez-vous chez vous ? Quelle importance accordez-vous à chaque pièce ? Vous levez-vous en même temps que votre conjoint ? Aimez-vous recevoir ? Avez-vous des enfants ? Tous ces éléments détermineront l’insonorisation que vous apporterez à chaque pièce, l’éloignement entre les différents espaces, etc. 

Penser de cette façon vous assure que la rénovation atteigne le véritable but : que vous vous sentiez bien chez vous ! 


Rénover sa maison est un projet tout aussi important que l’achat immobilier de départ. Il convient de tenir compte de tous les points évoqués pour la mener à bien, de l’idée de départ au parfait achèvement des travaux. Vous voici bien armé pour passer du rêve à la réalité : bonne rénovation !

A Georgian style house